LES MOULINS DE DOLBEAU 

Cet article est issu essentiellement d'exploitation de documents conservés dans des archives privées.

Quelques éléments ont été utilisés sur les sites internet faisant référence à Dolbeau :

La vendée méconnue

Moulin à eau de Dolbeau

 

Les moulins de Dolbeau qui enjambent la rivière de Vie, sur la commune actuelle de Saint Maixent sur Vie se trouvent à la jonction des communes de Commequiers , Coëx et Apremont.

Situation dolbeau 2

Dolbeau situation 1

Ce site est déjà répertorié au XVII ème siècle  sur les cartes de Giovanni Domenico CASSINI, (1625-1712) célèbre astronome savoisien, naturalisé français.

Les actes notariés offrent un témoignage du passé, et grâce à des archives privées issues de la famille CANTIN, nous pouvons retracer une partie de l’histoire de ce lieu.

Dans les années 1767 il y a deux moulins à eau, l’un à farine et l’autre à foulon, le premier est tenu par Laurent DOUX et Louis DOUX, qui sont cousins, et le second par Pierre BOURRON.

Quittance moulins de dolbeau 1756 001Un  autre moulin à vent est également présent dans le village au lieu du Bois Jaumier.

Pierre BOURRON, exploite son moulin et y a fait construire une petite chambre à l’est de la rivière. Ses voisins, les DOUX sont au sud, et les moulins sont entourés de près, les uns appartenant aux Dames propriétaire de la baronnie d’Apremont, et les autres au Seigneur d’ASNIERES, pour le Grand Dolbeau.

Antérieurement le moulin à foulon était construit sous le même moulin, et en 1736 et 1759, les bâtiments étaient en ruine, et c’est Pierre BOURRON qui fait reconstruire à neuf avec un mur de séparation entre les deux moulins.

A cette période il n’y a pas de pont mais un gué avec des prés qui évoluent en fonction des changements du lit de la rivière Vie sous l’influence des débits saisonniers.

Il est cité que depuis des temps immémoriaux les prédécesseurs possédant les moulins de Dolbeau sont en possession de passer et repasser le pré tant à pied qu’à cheval.  Un pont avait malgré tout été construit à l’entrée du pré, et était entretenu par les Seigneurs de la terre de Challans.

Cette situation provoquera des litiges relatifs aux droits de passage, et particulièrement sur les prés concernés.

En 1816 les moulins sont exploités par Jacques Joseph RABAUD, et Adélaïde MERVAUX sa femme, qui demeurent à Apremont, qui le cède à Charles André RIAND, négociant des Sables d’Olonne.

Dans les années 1830, ce sont les époux MARTINEAU, foulonnier qui sont présents et le meunier Jacques CANTIN. Ces derniers reçoivent en 1834 une injonction des propriétaires des prés jouxtant les moulins, les LEROUX de COMMEQUIERS et de MONTY, de ne plus user du passage à pied ou à cheval sur leur terrain.

C’est le 7 février 1844  que les moulins, le prés attenant, chaussée et les déversoirs sont  acquis par Emile CANTIN, médecin, Maire adjoint de Nantes, et propriétaire de La Bretonnière Sur Vie (Château de Vie). (1795-1852) . (Notaire LOUINEAU aux Sables d’Olonne).

En juin de la même année c’est l’achat d’une petite maison au lieu-dit La Rébaudière sur laquelle sera édifiée l’usine pour la mouture des grains. (Notaire RENAUD à Saint Gilles Sur Vie).

Les CANTIN sont de grands propriétaires terriens de la région, une dynastie de notaires, médecins et chirurgiens depuis le XVIème siècle qui acquièrent du foncier depuis des générations et notamment la Bretonnière sur Vie (Dit Château de Vie à Commequiers) lors de la Révolution française.

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Emile CANTIN

 

En 1847 Emile CANTIN, indique au Préfet de Vendée que les moulins de Dolbeau sont en mauvais état suite  « aux crues torrentielles de la Vie l’hiver dernier », et qu’étant propriétaire de ces bâtiments il a entrepris des travaux de fondation d’une minoterie de 4 à 5 paires de moulin, en profitant de la grande sécheresse de l’année. Cependant sont projet nécessite de conduire à terme des formalités compte tenu des contraintes liées au domaine public, la rivière et la chaussée.

Pour cette nouvelle « usine » il invoque d’être en rapport avec le progrès mécanique et les besoins du pays.

 

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Les travaux estimés à 6 435, 77 Francs sont commandés auprès d’Alfred DEZAUNAY, de Nantes.

Les 190 pierres de granit et les 150 sacs de chaux hydraulique sont embarqués sur le bateau du Capitaine BABIN, en juillet 1847. Des pierres de Crazannes sont achetées, ainsi que la charpente et les ardoises.

L’entrepreneur conseillera une roue hydraulique de bois cintrée de fer qui sera moins onéreuse qu’en fer.

Lors de la  visite de l’ ingénieur des ponts et chaussées, mandaté pour enquêter sur la nature du projet en compagnie de l’adjoint au maire de Coëx et du cantonnier en chef, celui-ci ne voit pas d’inconvénient à ce que les travaux puissent commencer.

Fort des propos de l’ingénieur, Emile CANTIN engage en aout 1848 les premières dépenses pour faire avancer son projet.

Mais cela ne devait pas plaire à tout le monde, Emile CANTIN, écrit de sa propriété de Vie en juillet 1850 à l’ingénieur des ponts et chaussées Monsieur BEAUCÉ que des dénonciations anonymes provenant d’un des membres du Conseil Municipal de Coëx avait été produites à l’administration du Département.

A ce propos il évoque la nécessité d’un traitement équitable sur l’impôt des entrepreneurs sources de prospérité du pays. Par ailleurs celui revient sur les différents articles relatifs au fonctionnement de l’usine, notamment sur la largeur du déversoir. En effet l’évocation d’un agrandissement de celui-ci provoquerait l’absence de flux nécessaire au fonctionnement des  moulins, et en cas de crue une trop forte pression sur les piles du pont.

Dans ce plaidoyer il se positionne en combattant puissant en citant qu’en 1830 il s’était opposé à la canalisation de la vie, contre toutes les autorités départementales , observant que cette absurdité n’aurait pas rendu navigable le fleuve tout au plus à 1 km en amont du Pas Opton, et qu’il obtint gain de cause au Conseil d’Etat en 1836.  C’est à cette occasion que l’on apprend qu’il s’est positionné contre la ligne de chemin de fer en 1847. A ses dires ses « adversaires » s’en réjouissaient finalement en 1850.

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C’est en 1851 qu’Emile CANTIN obtient du ministère des travaux publics un décret l’autorisant à aménager la rivière Vie, avec le déversoir et le vannes pour réguler le débit de l’eau. A ce titre il y aura des obligations précises concernant la régulation des niveaux de la rivière avec les vannes, et le curage du fleuve.Decret minoteries 001 2

En 1852 l’ingénieur Monsieur BAUCÉ établit un rapport pour l’édification de l’usine de Dolbeau, il est cité dans son document l’existence de deux déversoirs, l’un au midi, l’autre au nord, avec une nécessité d’agrandir l’un des déversoirs de 20 mètres.

Cette dernière disposition fait réagir un peu tardivement Emile CANTIN  auprès du préfet, en invoquant  qu’il était gravement malade suites aux conséquences du choléra, et qu’il apprend après coup qu’une seconde enquête  avait  été menée, par l’ingénieur des Ponts et chaussées, et selon lui  qui aurait été trompé par des renseignements inexistants.

Versé dans les mathématiques et étudiant chaque année le débit de la Vie depuis 1836, et fort  du fonctionnement des 5 vannes de fond existantes, et arguant entre-autre de son titre de Directeur du curage de la Vie, Emile CANTIN, conteste cette dernière enquête et le fait savoir au préfet.

Mais le 26 octobre 1852, Emile CANTIN décède dans sa propriété de La Bretonnière (Vie ou Bretonnière Sur Vie), le projet et les réparations inhérentes à cette usine est donc repris par son gendre Emile ETIENNE, riche industriel nantais.

 

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En 1858 ce dernier entreprend l’agrandissement du déversoir et la reconstruction d’en faisant appel à Edouard PERDREAU, conducteur des ponts et chaussée en résidence à Challans, et Pierre TESSON, entrepreneur en résidence à ma Chaize Giraud, d’autre part (Contrat le 30 aout 1858), le devis est de 3 100 Francs.

Il est stipulé que les pierres seront extraites des carrières de Monsieur ETIENNE.

Dans les échanges de courriers Monsieur PERDREAU indique qu’il s’occupe également de travaux d’architectures tels que maisons d’habitations, tracés de jardin, chapelle, églises, château etc.. dans le cas ou Emile ETIENNE aurait le désir d’avoir une maison de fantaisie dans sa propriété de Dolbeau.

Le 26 octobre 1852, Emile CANTIN décède dans sa propriété de La Bretonnière (Vie ou Bretonnière Sur Vie), le projet et les réparations inhérentes à cette usine est repris par son gendre Emile ETIENNE, riche industriel nantais.

En 1858 ce dernier entreprend l’agrandissement du déversoir et la reconstruction d’en faisant appel à Edouard PERDREAU, conducteur des ponts et chaussée en résidence à Challans, et Pierre TESSON, entrepreneur en résidence à ma Chaize Giraud, d’autre part (Contrat le 30 aout 1858), le devis est de 3 100 Francs

Dans les échanges de courriers Monsieur PERDREAU indique qu’il s’occupe également de travaux d’architectures tels que maisons d’habitations, tracés de jardin, chapelle, églises, château etc.. dans le cas ou Emile ETIENNE aurait le désir d’avoir une maison de fantaisie dans sa propriété de Dolbeau.

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Emile ETIENNE a réalisé l'oeuvre de son beau père, et avait d'autres projets d'extension de la minoterie et même souhaitait la construction d'un hôtel de voyageurs, mais ils n'ont pas aboutis. Nous pouvons supposer qu’il fut très occupé dans ses affaires industrielles sucrières demandant des investissements colossaux dans un contexte économique particulier des années 1870.

La minoterie fut en activité jusqu’en 1928, date à laquelle un incendie détruisit une partie des bâtiments. Une distillerie fut érigée par la suite qui cessa son exploitation dans les années 60.

 

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Plomb

 

Curiosité : sur un site internet dédié aux plombs de scellés ( Echange-passion superforum) un internaute a trouvé un plomb sur le site :

 

La marque E. E. doit se référer à Emile ETIENNE.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 04/09/2024

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