EUGENE PEYRUSSE
Louis Eugène PEYRUSSE, naquit à Lézignan dans l’Aude le 14 mars 1820, sa famille connue depuis le XVIème siècle évolue dans ce milieu de l’ancienne bourgeoisie de propriétaires terriens, et compte parmi eux des Conseillers politiques et Consuls sous l’ancien régime, avec un père adjoint au maire de Lézignan.
Tandis que son frère ainé Jean-Louis, embrasse une carrière militaire, celui-ci s’engage dans les études de droits à Toulouse, où il y sera inscrit au barreau en 1839. Nommé secrétaire de la conférence des avocats il se distinguera en participant activement lors de la rentrée des avocats au barreau de Toulouse en prononçant avec succès l’éloge de MALESHERBES.
Terminant son stage à Paris il acquiert une certaine réputation dans ses plaidoiries, et collabore au « Répertoire de jurisprudence » et du « Journal du palais » sous la direction d’Alexandre LEDRU-ROLLIN.
Il exerce son activité à Narbonne en 1843, et se marie l’année suivante à Névian avec Jeanne Caroline Adélaïde Sophronie PAUL, fille du maire de Névian.
S’engageant dans la politique, il deviendra conseiller général en 1848, puis maire de Narbonne en 1860, administrateur des hôpitaux de cette ville, puis. Il accédera au siège de député de l’Aude, sous l’étiquette majorité dynastique pour un premier mandat en 1864, puis jusqu’à la chute de l’Empire.
Lors de sa période politique il restera un soutien ferme de l’Empereur et sera un défenseur zélé de son honorable confrère Charles Le ROUX, lors de la contestation de son élection en décembre 1869.
Collaborateur et ami d’Eugène ROUHER, il participe aux questions des finances et intervient en déposant un amendement afin que la Chambre ne couvrît pas de son silence les irrégularités commises par le préfet de la Seine sur le Crédit Foncier. Il proposera un financement de système d’assurance contre les calamités agricoles. Fut rapporteur de la Loi du droit de réunion, (Autorisation de réunion publique dès lors ou celles-ci ne portent pas sur des sujets politiques ou religieux-1868) ce qui lui valu d’être décoré de la Légion d’Honneur, Chevalier puis élevé au grade d’Officier le 14 aout 1867 . Enfin il fera parti de plusieurs commissions parlementaires, et notamment rapporteur de la commission pour le rachat du Canal du Midi
Le député PEYRUSSE sera un redoutable débatteur contre Jules FAVRE, Emile OLIVIER et Ernest PICARD, meneurs de l’opposition républicaine, ou encore Eugène PELLETAN et Jules SIMON, et il donnait de la voix pour contrer ses adversaires. Sur le flanc monarchiste le journal Le Figaro l’affublait du sobriquet le « Bedeau maigre », car en privé il parlait bas.
Siégeant du côté de la majorité dynastique il vota contre le retrait des troupes française déployées à Rome, affirmant ainsi ses convictions catholiques. Par la suite il se ralliera au vote pour la guerre contre la Prusse.
S’investissant dans la ville de Narbonne, il fut un membre éminent de la Commission Archéologique et Littéraire de Narbonne, dont il sera le Président. De par sa position d’élu national, il obtiendra en 1867 le déclassement de la ville de Narbonne des cités militaires fortifiées permettant ainsi la démolition des remparts.
Sous son impulsion la ville se transforme en aménageant les boulevards, mais permettant aussi de de sauvegarder et rassembler toutes les œuvres antiques disséminées dans cette cité antique.
Malgré son activité politique, il restera investi dans cette œuvre, en usant de son influence pour l’obtention des crédits et subventions, assurant ainsi l’organisation et l’enrichissement du musée de Narbonne.
Il sera également nommé par décret impérial du 22 mai 1867, Président de la Société de secours mutuels dite de Saint Jean Chrysogone (Tonneliers), et de la Société de Secours Mutuels dite de Sainte Anne (Tonneliers) à Narbonne.
Gardant un œil sur ses propriétés agricoles avec la Cave de Plaisance et la Cave de Névian, citée comme une des meilleures cave de la région.
Père de deux enfants il marie sa fille, Caroline Marie Marguerite le 22 février 1870 par contrat à Paris avec Charles Le ROUX (fils), mariage agréé par l’Empereur et l’Impératrice, en présence des témoins suivants : Jérôme Frédéric Paul Baron DAVID, Vice-Président du Corps Législatif, Grand Officier de La Légion d’Honneur, Henri Julien CHEVREAU, sénateur, Préfet de La Seine, Grand Officier de La Légion d’Honneur, son Excellence Joseph Eugène SCHNEIDER, Président du Corps Législatif, Grand-Croix de La Légion d’Honneur, et Albert CAMBRIEL, général de brigade, et membre du conseil Général de L’Aude, commandeur de La Légion d’Honneur,
La cérémonie religieuse a été célébré en l’église de La Madeleine par Ludovic RAZIMBAUD, chanoine honoraire du diocèse de Carcassonne, et en présence de Messieurs Achille JUBINAL, de CAMPAIGNO, d’AYGUESVIVES, ROY de LOULAY, PICCIONI, le Duc de RIVOLI, TERME, MÉGE, DUGUÉ de La FAUCONNERIE, Monsieur DURUY, et le peintre COROT.
Un déjeuner fut servi aux Frères Provençaux, réunissant les parents et principaux amis, tels que le Général ALLARD, Président de section au Conseil d’État, THOINNET de La TURMELIÉRE, BIROTTEAU, députés, R. ESPERONNIER, membre du Conseil Général de L’Aude, le Général AMBERT, maire du 8ème arrondissement , la Marquis et la Marquise de L’AUBESPINE SULLY, le baron Jérôme DAVID, et le Général CAMBRIELS.
Louis Eugène PEYRUSSE soutiendra son gendre dans la course à la députation mais sans succès. Ce dernier deviendra conseiller général de la Loire Inférieure.
Il se rendra en Angleterre aux obsèques de Napoléon III en 1873, et fera de nouveau le voyage le 16 mars 1876 à Campden-Place à Chislehurst, lieu de résidence de l’Impératrice Eugénie lors d’une cérémonie officielle célébrant la majorité du Prince Impérial avec Charles Le ROUX
En octobre 1877 il tentera lui même de retrouver son siège de député, mais ce fut un échec. Dans la région narbonnaise l’hostilité vis à vis du régime impérial se manifestait occasionnellement. C’est ainsi qu’en juillet 1878, Paul PEYRUSSE (son fils) se déplaçant à cheval vers Narbonne fut pris à parti par une petite foule rassemblée à l’occasion d’un hommage patriotique républicain au pied de l’arbre de la liberté. Il fut légèrement molesté aux cris « A Cayenne » « A bas Badinguet » « A mort l’assassin ».
Le 18 juillet 1879 Louis Eugène PEYRUSSE assistera au service funèbre pour le repos de l'âme du Prince Impérial, célébré à Névian en compagnie de son gendre, avec une assemblée de 800 personnes
Homme de son temps, il fait parti des ascensionnistes qui se sont fait inscrire sur le registre de la de la Tour Eiffel, le 21 juillet 1889.
Il s’éteint à Névian le 22 juin 1906, son épouse le suit de près,en décédant le 4 juillet suivant . Lors de ses obsèques la Commission Archéologique de Narbonne organise un hommage à son doyen, qui fut un de leur membre pendant un demi siècle.
La ville de Lézignan Corbières a baptisé une rue à son nom, en revanche, Narbonne n’a pas conféré cet honneur à notre homme, preuve que le second Empire reste encore une période mal aimée dans notre histoire.
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Date de dernière mise à jour : 17/04/2024
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